Pervers narcissique : et si vous-en étiez un ?

Et si vous étiez vous aussi  un pervers narcissique ?

De nos jours, on a un peu l’impression que les pervers narcissiques se sont reproduits à grande vitesse.

Si vous lisez la presse, parcourez les forums ou regardez la télévision, vous aurez toutes les chances de tomber sur l’une ou l’autre histoire mettant en scène un de ces personnages effrayants.

En plus, on les retrouve quasiment partout. Que ce soit au boulot, en famille ou, bien entendu dans le couple, le risque de tomber sur un pervers narcissique existe.
Plus que jamais, même, si l’on se base sur la multiplication des témoignages de leurs victimes.

Les pervers narcissiques sont partout…

pervers-narcissique-2Dès que deux personnes sont en relation – et peu importe la nature de celle-ci – il y a potentiellement parmi elles un manipulateur et un manipulé…

Il n’en fallait pas plus.

Le patron trop autoritaire, le petit-ami avec lequel on ne s’entend plus, le père au caractère difficile deviennent autant de pervers narcissiques qui se nourrissent de la détresse des autres.

En réalité, il n’y a pas de diagnostic médical qui pourrait conclure à la perversion narcissique d’une personne.
Le concept est psychanalytique et pas psychiatrique.
Celui qui répondrait à la définition du pervers narcissique ne serait donc pas à proprement parler un malade, puisque la médecine ne reconnaît pas cette notion.

… Et donc aussi chez vous ?

C’est donc un premier point : même si votre ex vous lance le terme à la figure lors de la séparation, vous n’avez pas trop de mouron à vous faire, vous ne relevez pas de la psychiatrie.
C’est déjà ça de gagné…

Là où c’est déjà plus problématique, c’est que cette accusation fera de vous un monstre aux yeux de tous.

Mais, au fond, qu’est-ce qu’elle vous reprochait au juste ?

Quelques disputes verbales au cours desquelles vous avez eu le dessus et qu’elle décrit après-coup comme des humiliations subies ?
Des choses plus concrètes comme de la jalousie, des infidélités ou plus généralement votre égocentrisme ?

Peu importe au final.

Quelles que soient les raisons qui ont pu précipiter votre séparation, il y aura bien quelqu’un pour lui suggérer que vous êtes probablement l’un de ces affreux pervers narcissiques dont on entend parler si souvent.

En allant chercher des renseignements à ce sujet, il lui sera facile de tomber sur une liste des caractéristiques de ces déviants.
Si elle l’épluche tout en se remémorant les incidents qui ont émaillé votre vie de couple, il faudra bien qu’elle se rende à la conclusion que votre profil colle bel et bien avec la définition du monstre…

Et pour cause : c’est exactement fait pour

Comment définir le pervers narcissique ?

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Bon, attendez un instant avant de crier au scandale après avoir lu ces lignes.

Je ne suis pas en train de vous dire que je ne crois pas du tout à la notion de perversité narcissique.

D’ailleurs, je crois bien avoir croisé l’un ou l’autre au cours de ma vie, comme beaucoup d’autres personnes.

Le souvenir que je garde de ces gens est celui d’êtres qui n’existent que par ce qu’ils font subir de néfaste à ceux qui les entourent.

En écrasant leur prochain, ils existent. S’ils arrêtent, il ne sont plus rien.

Qu’est-ce que j’ai fait pour résoudre ce problème ?

Eh bien, je me suis arrangé pour ne plus avoir à les côtoyer, tout simplement.

Bien sûr, ce n’est jamais facile.
Celui que l’on appelle pervers narcissique n’est quasiment jamais votre subalterne au travail, par exemple.
En fait, c’est presque toujours votre supérieur hiérarchique, voire votre patron. Bref, quelqu’un qui a un ascendant sur vous et qui peut être porté à en abuser à des fins inavouables.

Au sein d’un couple, celui qui est accusé – à tort ou à raison – est l’homme dans la majorité des cas.

En tant que mec, il a souvent la force physique et le pouvoir économique de son côté, ce qui le place dans une position dominante.

S’il utilise cet ascendant non pas pour le bien commun mais avant tout en vue de s’octroyer un avantage personnel, on peut déjà dire qu’il est sur la mauvaise pente.

Et c’est précisément pour cette raison qu’en cherchant bien, tout le monde peut arriver à faire coller la personnalité de quelqu’un qu’il connaît avec celle du pervers narcissique-type.

Si vous vous mettez à chercher une définition précise de ce qu’est réellement un pervers narcissique, vous tomberez la plupart du temps sur une liste de caractéristiques diverses.

Selon le nombre de points de correspondance avec la personne que vous cherchez à diagnostiquer, vous serez ou non « autorisé » par les auteurs de ces tests à qualifier ou non l’individu de pervers narcissique.

Des exemples ?

En voici, trouvés au hasard de mes recherches :

« Divise pour mieux régner »

« S’arrange pour se faire plaindre plutôt qu’accuser »

« Change souvent de sujet »

« Ne tient pas compte du désir des autres »

Etc, etc…

Vous avouerez que ça peut s’appliquer à pas mal de monde…

Le pervers narcissique existe-t-il ou pas, finalement ?

pervers-narcissique-4Bien évidemment, il peut être tentant pour certains de s’exonérer de toute responsabilité en décrétant que l’histoire qu’ils ont vécue était celle d’une victime face à son bourreau.

Et si finalement ce phénomène du pervers narcissique n’était qu’une expression de cette volonté de la société actuelle de tout réduire à la pathologie ?

De la même façon qu’il y a toujours eu des enfants turbulents ou mauvais en maths, par exemple, les hommes égoïstes ou les couples dans lesquels on se dispute fréquemment existent depuis les temps les plus reculés.

Ce qui a changé, c’est que l’on appelle dorénavant les premiers hyperactifs ou dyscalculiques et les seconds des pervers narcissiques face à leur victime.

C’est beaucoup plus commode.

Une nouvelle « maladie » est théorisée et on peut faire rentrer tout et n’importe quoi dans la définition de celle-ci.

Et par la même occasion, celui ou celle qui met cela en évidence chez l’autre élude toute responsabilité propre

Honnêtement, je crois qu’il ne faut pas chercher beaucoup plus loin pour expliquer le formidable essor de cette notion de la perversité narcissique.

C’est la simplification qui permet de rendre compte d’une situation qui est complexe par essence.

Pour faire en sorte que les détracteurs de ces théories ne soient pas trop audibles par le public, on cite en exemple l’un ou l’autre cas extrêmes qui relèvent parfois effectivement de la pathologie (les « vrais » pervers narcissiques) mais le champ de la définition est suffisamment étendu pour pouvoir s’appliquer à quantité d’autres : ceux qui ont certes des défauts, ont commis des erreurs ou certains abus de temps à autre mais qui ne sont pas pour autant des déviants à proprement parler.

J’ai envie de vous donner un conseil.

Quand votre relation se termine, rien ne sert de vouloir attribuer tout le tort à l’autre.

Mieux vaut être juste et examiner les chose avec du recul si éprouvez la nécessité de le faire.

Vous poser en victime ne sert strictement à rien. Cela ne vous fera pas avancer d’un pouce.

Le couple n’est pas qu’une question de personnes.
La vie aussi a son mot à dire.

Une relation réussie se fait avec la bonne partenaire, certes, mais aussi et peut-être surtout au moment opportun pour chacune des deux parties.

Si pour l’un ou l’autre le moment propice de son existence ne coïncide pas avec la rencontre de son partenaire, rien ne sera sans doute possible.

Le blâmer ou chercher à en faire un malade ne corrigera pas cet état de fait.

Si une femme vous accuse d’être un pervers narcissique un jour, ne vous en offusquez pas.

C’est probablement une forme de protection par rapport à l’échec de votre relation.

Elle n’a peut-être pas la force de caractère nécessaire pour s’attribuer une partie de la responsabilité.
De ce fait, faire de vous une personnalité problématique lui permet de garder ses illusions intactes et de ne pas se remettre en question.

C’est dommage pour elle, assurément, mais ne gaspillez pas votre énergie à essayer de lui faire admettre le contraire.

Le mieux que vous ayez à faire est de lui souhaiter sincèrement d’évoluer vers cette sagesse qui consiste à ne pas systématiquement rejeter la faute sur autrui.

À ce sujet, il y a une citation du sage Confucius que j’aime particulièrement et qui résume fort bien cette problématique :

« L’Homme supérieur demande tout à lui-même alors que l’Homme vulgaire demande tout aux autres »…

C’est une idée qui a d’ailleurs été reprise par la suite sous une forme un peu différente :

« Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande-toi plutôt ce que tu peux faire pour ton pays. »

Ces citations s’appliquent à tous les domaines de la vie et donc aussi à la relation amoureuse.

Soyez exigeant avec vous-même et ne reprochez pas à l’autre de ne pas vous apporter ce qui vous manque.

Ce qui est quelque peu amusant, c’est qu’en disant cela, j’en suis revenu très précisément à ce qui fonde la personnalité du pervers narcissique.

Celui-ci cherche à combler un manque intérieur par une instrumentalisation de l’autre.

En l’écrasant, il se construit ou plutôt cherche à soigner cette image de lui-même qu’il trouve incomplète.

La seule différence avec celui qui attend bien sagement de recevoir, c’est qu’ici, le pervers narcissique prend en usant de violence psychologique.

Mais le fond du problème reste le même.

Au lieu de chercher à combler ses manques en évoluant, il pense que la solution se trouve ailleurs.

Or, tout est toujours en vous.
N’oubliez jamais cela.

Au plus profond de vous-même se cachent à la fois votre meilleur allié et votre pire ennemi.

Si vous savez puiser la force du premier et vaincre le second, toutes les portes vous seront ouvertes.

Le reste du combat, celui que vous mènerez contre l’adversité extérieure, ne sera plus qu’une formalité.
Vous aurez accompli l’essentiel de la tâche.

À très bientôt,

Pascal